Management durable : écologie du manager

Personnage au travail, l'air tristeL’entreprise demande souvent un engagement fort de ses ressources… humaines, et c’est aussi un choix personnel pour certains salariés que de donner tout ce qu’ils « ont dans le ventre ». A ce titre les managers sont souvent très sollicités, pris entre direction et équipes ; en réponse leur motivation, ambition, sens du devoir ou du service, générosité peut les mener dans un surinvestissement coûteux en énergie. Un management durable ?

Justement l’ énergie, comment la gèrent-ils, ces gestionnaires de résultats et de performance ?
Sont-ils écolos ou gaspilleurs ? Responsables ou inconscients ?

Quelle est leur écologie personnelle ?

Une définition : l’écologie, étymologiquement, c’est le discours ou la science (logos) de la maison (oikos).
Maison ou environnement avec lequel nous sommes inter-dépendants, et qu’il s’agit donc de respecter.

L’écologie personnelle, c’est le même principe appliqué à soi-même :
connaître ses besoins et les respecter pour préserver son équilibre et son bon fonctionnement.

Ecologie personnelle
= équilibre & durable
= respect des besoins et valeurs

Regardons ce que ça donne du côté du manager et de son écologie personnelle.

Managers Duracell

C’est humain, nous gérons souvent notre énergie personnelle comme nous gér(i)ons les énergies fossiles :
l’abondance rend inconscient des risques de pénurie.
Principe : « Tant qu’il y en a, ne nous limitons pas ».

Exemples :

  • 20h, je termine juste ce bilan semestriel qui m’a demandé un fort investissement, je pensais être fatigué mais je me sens en forme : je commence un autre dossier avant de quitter le bureau.
  • Je dors 5 h par nuit, en principe il m’en faut 8 mais ça va, j’ai encore la pêche.
  • Je n’ai pas déjeuné mais je n’ai pas faim, je mangerai ce soir – l’important ce sont les 150 emails à traiter.

Puissance et endurance sont rarement compatibles, pourtant certains « high-performers » jouent aux surhommes ou aux lapins Duracell – à fond à fond longtemps… puis plus rien.

Les conséquences 

Arrive le moment où l’on n’a plus de batterie, plus d’accus, plus d’énergie.
Difficultés à sortir du lit, humeur irritable, baisse d’attention, voire vraie fatigue… ou burn out : c’est comme avec la soif qui signale que c’est trop tard, il fallait boire avant.
Comme les téléphones mobiles, les organismes humains affichent une jauge d’énergie pas toujours fiable. Certains alertent à leur manière qu’ils sont bientôt à court d’énergie, d’autres s’éteignent brutalement. Et il faut un certain temps pour les rallumer ! (ex : arrêt maladie après un burn out)

Comment anticiper plutôt que payer le prix fort ?

Principe n°1 : Intégrer le principe de l’énergie renouvelable

Qui consomme seulement, épuise sa batterie. Il faut penser à la recharger !
Conseil souvent entendu oui, mais appliqué … à l’économie.

Comment faire ?

* Chercher sa motivation intrinsèque à se ressourcer :

par exemple au lieu de se dire « il faut que je pense à me reposer » (motivation extrinsèque, principe de raison) qui ne fonctionne pas toujours, essayer « je veux trouver des moments pour me ressourcer afin de garder intacte ma motivation et mon efficacité. » ou une phrase de votre cru.

A vous : en quoi être en forme est important pour vous ? en quoi manquer d’énergie est un problème pour vous?

* Déjouer ses propres pièges :

vous êtes plein(e) de bonnes intentions écologiques pourtant vous continuez à donner, donner, donner.
A l’évidence quelque chose de plus fort vous pousse : un driver (lire l’article) ou un avantage à travailler beaucoup.
Il s’agit de prendre conscience d’une forme de « workaholisme » et démasquer ce qui l’alimente (quels bénéfices), pour le désamorcer.
Si vos week-ends et congés vous servent à dormir pour récupérer un peu d’énergie, je mets ma main au feu que vous pouvez y faire quelque chose (malgré une pression terrible de la direction et une équipe désengagée.) Avec l’aide d’un coach, c’est sûr !

Principe n°2 : Trouver les sources d’énergie pour se recharger

Ces sources d’énergie sont essentiellement de 2 types :

a) celles que vous connaissez bien : les sources génétiques, communes à notre espèce

Besoins fondamentaux comme le sommeil, l’alimentation etc.
Nous n’y reviendrons pas, certains en parlent très bien comme The Energy Project. Faites leur test « The Energy audit » et découvrez où vous en êtes de votre écologie.

Comment souvent en matière d’écologie il y a la théorie et … la pratique.
Nous savons bien ce qu’il faut faire (dormir 7-8h, faire des pauses etc.) mais restons aveugles à nous-mêmes. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais.
C’est là que le coaching et son questionnement affûté peut accompagner l’intégration « dans les muscles » et dans le quotidien, des principes écologiques que nous avons intellectuellement adoptés.

« I have never taken any exercise except sleeping and resting. » Mark Twain


b) celles que l’on connaît moins : les sources plus personnelles

Ce sont nos besoins psychologiques.
Quelles sont ces sources d’énergie personnelles ?
C’est tout ce qui comble nos besoins et nos valeurs personnels.

Exemples :

    • besoin de reconnaissance

Christian mène de front deux projets importants, il fatigue et il aimerait bien que les autres membres du Codir reconnaissent son travail.
Anna perd en motivation : elle manage 6 personnes et pourtant son directeur la considère toujours comme chef de projet

    • besoin de joie après l’atteinte d’un objectif important

Olivier a remporté deux contrats importants, il en est fier mais le reste de l’équipe ne manifeste pas d’enthousiasme.

    • besoin d’être suivi et soutenu

Line s’épuise avec une équipe en plein symptôme de résistance passive (lire l’article)
Olivier est convaincu que sa stratégie marketing est la bonne, mais il a l’impression de crier dans le désert

    • besoin de sens

Loïc ne comprend pas les changements de cap de son dirigeant, il se sent en perte d’énergie.

    • besoin de lien social

Depuis qu’Arnaud s’est vu attribuer un bureau isolé, l’ambiance de l’open space lui manque et il se sent mou.

Et vous, quels sont vos besoins ? Qu’est-ce qui vous ressource en énergie ?

Chaque manager a ses propres besoins et valeurs, ce qu’il faut retenir c’est que leur respect ressource en énergie, et à l’inverse leur négation consomme de l’énergie.

Votre écologie, sur quoi repose-t-elle ?

4 étapes pour améliorer votre performance énergétique :

Schéma performance énergétique du manager> Identifiez vos besoins pour mieux les respecter

> Identifiez vos signaux faibles et écoutez-les au-delà de la première impression (« mais si ça va je suis en forme »)

> Vérifiez votre énergie, avec vos propres indicateurs
ex : quand je mets 20 min à ouvrir les yeux, c’est que je suis vraiment fatigué

> Faites respecter votre énergie : exprimez vos besoins, vous en avez le droit
ex : j’ai besoin que nous fêtions ensemble ce contrat, que nous partagions ce succès ensemble

Je vous laisse sur deux citations :

Qui veut voyager loin ménage sa monture – Racine

Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue –  Jules Renard

La semaine prochaine nous verrons comment les managers peuvent gérer l’énergie de leur équipe, elle aussi précieuse.

A vous ! Question de coach :

  • Connaissez-vous vos besoins physiologiques ?
  • Les respectez-vous ?
  • Lesquels négligez-vous le plus ?
  • Quelles conséquences immédiates ? A court terme ?

 

Photo : Certains droits réservés par herval

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